Marie s'est gentillement prêtée au jeu des questions des étudiants. Ce qu'ils ne savaient pas c'est que Marie, de son coté, leur a aussi concocté un petit questionnaire sur la vie à la ferme ! Ils auront la surprise dès la rentrée !
Bonne lecture à tous !
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| Malgré nous - Ed Qudrants |
- Comment êtes-vous devenue illustratrice ?
J'étais un cancre à l'école et dessiner était mon occupation favorite.
A 7 ans, je disais déjà que je voulais être illustratrice. Ça et dessiner chez Disney.
En grandissant, je me suis naturellement orientée vers les matières artistiques.
- Est-ce une passion ou est-ce un pur hasard, un concours de circonstance ?
Non, moi je faisais partie de ceux qui avaient rêvé de ça toute leur vie. J'ai eu la mort quand je suis arrivée à Emile Cohl ( l'école d'illustration que j'ai faite)
et que j'ai découvert tout un tas de gens qui étaient là un peu par hasard et étaient 100 fois plus doués que moi. Avec le temps je m'y suis fait.
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| Malgré nous - Ed Quadrants |
- En quoi consiste précisément le métier d'illustratrice ?
A mettre en image un texte. Une image raconte une histoire, elle porte un message. Cela passe par la composition, la lumière, la couleur, le trait.
Comme nous sommes tous différents, pour un même texte, vous n'aurez pas 2 illustrations identiques. Une image réussie a sa propre vie, elle
prend son indépendance vis à vis du texte qu'elle accompagne. Pour ce qui est de la BD, j'adore les cases silencieuses, sans dialogue.
Les mots et l'image sont deux moyens d'expression à part entière. Je ne crois pas que l'illustration soit juste subordonnée au texte.
- Pour qui travaillez-vous ?
pétard, c'est très " jason bourne" comme question! moi je travaille pour une maison d'éditions, Soleil en l’occurrence.
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| Malgré nous - Ed Quadrants |
- Comment se passe la collaboration avec les scénaristes ?
Tout le monde ne travaille pas de la même manière ; ça varie selon les auteurs. Avec Thierry, mon scénariste, je dirais qu'on est dans une méthode assez
équilibrée. Il me fournit un découpage assez détaillé ( nombre de cases, actions, lieux, dialogues) et moi avec ça je crée la planche, d'abord au brouillon puis,
quand on est tous les deux ok, en " vrai". Mais j'ai une marge de liberté avec ce qu'il me donne. Je choisis mes cadrages, je peux rajouter ou virer des cases si mon idée
le justifie. C'est plutôt intéressant comme partie du travail. Je vous montrerai des croquis quand je viendrai.
- Etes-vous libre dans vos choix ou sont-ils imposés ?
Zut, j'ai déjà répondu à cette question. C'est un travail de collaboration alors je suis jamais 100 pour cent libre. Parfois je concède des choix à contrecœur.
C'est la vie.
- Quelle technique utilisez-vous pour dessiner ?
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| Marie TERRAY tous droits réservés |
papier Montval aquarelle. crayon papier et couleur directe à l'aquarelle.
un peu de gouache et de crayon aussi.- En quoi consiste-t-elle ?
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| Marie TERRAY - Tous droits réservés |
Mais bon, attention je n'ai aucun mépris pour la couleur par ordinateur, au contraire, j'en suis tout à fait incapable.
C'est un outil comme un autre, il faut le maîtriser pour faire de vrais bonnes choses.
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| Marie TERRAY tous droits réservés |
- Pour une femme n'est-ce pas trop dure d'illustrer les “horreurs” de la guerre ?
Non. Certes, dessiner des tanks c'est peut être plus un truc de garçons.. C'est une question intéressante que vous soulevez là.
En ce qui me concerne, je ne voulais pas tomber dans le gore ; de toute façon, ce n'était pas le propos même si c'est inévitable, la violence fait partie de la guerre. Mais paradoxalement, j'ai adoré dessiner le tome 2 de "malgré nous"! Ce n'était
pas des boyaux et de la cervelle que je voulais montrer, c'était des hommes en souffrance. Je ne sais pas si le fait d'être une femme a particulièrement influencé tout ça. C'est plus une question de sensibilité personnelle.
- Pourquoi avez-vous accepté de travailler sur la guerre 39-45 ?
Mais je n'ai pas seulement accepté ! j'ai demandé! Je voulais absoluement raconter une histoire se déroulant durant cette période!
Oui, mes soldats souffrant dans la neige ensanglantée, c'est moi qui les ai voulus!
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| Malgré nous - Ed Quadrants |
- Comment cette BD a été acceptée par les anciens combattants et les Alsaciens ?
C'est délicat à dire. J'ai reçu quelques retours, mais de là à faire une généralité.
C'est un sujet très sensible pour les Alsaciens. A fleur de peau même pour certains. Alors pour eux, c'est dur de voir cette fiction parce que le drame des malgré nous est une réalité dont ils portent encore les stigmates.
Mais j'ai eu beaucoup de gens qui étaient simplement contents qu'on fasse connaître leur histoire. J'ai fait des rencontres très touchantes, en Alsace particulièrement.
- Est-ce que cette histoire vous touche personnellement ?
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| Malgré nous - éditions allemande |
Je ne suis pas du tout alsacienne si c'est la question.
J'ai découvert ce pan de l'histoire en travaillant sur " malgré nous". Et forcément, c'est bouleversant de se pencher sur ce que fut le destin de gens qui avaient mon âge et moins et à qui on a dit " maintenant tu es allemand, va mourir en Russie pour ton Fürher!"
Ça semble surréaliste comme situation et pourtant ça s'est réellement produit. Oui, oui, je vous assure, il y a eu des incorporés de force dans la SS!
- En attendant de vous voir au festival, nous mettons de côté des macarons et espérons une jolie vache de votre part.
ooooh, vous me prenez par les sentiments. Bon, d'accord, au chocolat les macarons, s'il vous plaît!!! merci!!!
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| Marie TERRAY tous droits réservés |
- Merci pour l'attention que vous avez portée à nos questions.
Retrouvez toute l'actualité de Marie TERRAY sur son site :
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