vendredi 11 novembre 2011

Interview de Raphaël GAUTHEY

Voici la première interview consacrée aux auteurs présents au futur festival BD de Cibeins!
D'autres suivront très bientôt!

C'est Raphaël GAUTHEY auteur de "On dirait le sud" avec Cédric RASSAT au scénario aux Editions Delcourt qui nous font l'honneur de cette première!

Bonne lecture!


Interview de Raphaël Gauthey, illustrateur (08/11/2011)
"On dirait le sud" Tome 1 (Ed Delcourt)

Dessinateur / Coloriste de la BD « on dirait le sud » Ed Delcourt


De quand date votre passion pour le dessin ? Quelles études avez-vous suivies ?

Le dessin m’a toujours passionné, depuis tout petit, je peux même dire que je dessinais plus étant petit que dans l’adolescence. J’ai toujours su que je voulais devenir dessinateur ; j’ai donc fait les études nécessaires pour le devenir. J’ai passé mon BAC, puis j’ai fait des études supérieures durant 4 ans au lycée Emile Cohl à Lyon, c’est un équivalent des beaux arts.
"On dirait le sud" Tome 1 (Ed Delcourt)


Pour quelles catégories d’illustrations dessinez-vous ?

Après avoir travaillé plusieurs années dans les jeux vidéos en tant qu'infographiste, je fais des couvertures pour les livres jeunesse, pour les romans et pour la presse.

Et je dessine aussi des Bandes Dessinées, notamment en jeunesse.

Selon vous, en quoi consiste le métier d’illustrateur?

Il faut en fait visualiser et créer des images à partir de textes que l’on n’a pas écrits ; nous devons construire un univers qui amène des choses en plus du texte pour créer l’histoire. L’illustrateur amène sa vision des choses qui est la quasi-totalité du temps différente de celle de l’auteur. Mais il faut une certaine liberté d’action pour pouvoir créer son propre univers autour du texte. En fait, on détourne, on arrange le texte par rapport à sa vision propre.

Rêve de cabane, Sarbacane
D’où vous viennent les idées, l’inspiration pour créer des images ?

Etre illustrateur est assez difficile. L’inspiration ne vient pas en claquant des doigts, il y a en effet un très gros travail préparatoire à accomplir avant de prendre son crayon, beaucoup de recherches et documentations à faire sur le thème concerné.

Pour les couvertures, il faut toujours avoir une grande réflexion sur le thème, comprendre parfaitement le texte pour pouvoir retranscrire l’esprit du livre en une seule image. Il faut trouver le point d’accroche du texte et le synthétiser pour le transformer en une image saisissante et plaisante au regard, il faut interpeller la curiosité du public.

Pour les images de BD, c’est aussi une grosse réflexion préliminaire, car il faut parfaitement visualiser l’époque, les personnages, leurs caractères et le rôle de chacun.

La recherche d’informations est une tâche nécessaire à toute création.

Comment trouvez-vous vos projets ?

Ce sont les éditeurs qui nous contactent pour nous proposer un projet. Il est très rare qu’un illustrateur soit en contact avec l’auteur ; mais parfois, il arrive que ce soit l’auteur qui choisisse l’illustrateur.

Sinon, c’est l’éditeur qui choisit en fonction de l’histoire, le type de graphisme qu’il souhaiterait concilier avec le texte. Il choisit donc l’illustrateur dont le coup de crayon correspond le plus aux images qu’il visualise, et lui propose le travail.
"On dirait le sud" Tome 2 (Ed Delcourt)

Dans quelles conditions travaillez-vous ?

Nous sommes 6 à travailler dans le même atelier, avec chacun nos propres projets, nos éditeurs habituels, mais un lieu professionnel commun est beaucoup plus convivial.

Je travaille moi-même avec plusieurs éditeurs ce qui m’offre une grande variété de projets et du travail en permanence. Et j’ai déjà travaillé avec beaucoup d’auteurs pour des illustrations.

Je travaille en atelier surtout pour détacher ma vie professionnelle de ma vie privée. Avant je travaillais chez moi, mais ça n’allait pas car je n’avais pas de séparation entre mon travail et ma vie familiale.

"On dirait le sud" Tome 2 (Ed Delcourt)
Avez-vous des techniques de travail particulières ?

Oui. Avant, ma technique de dessinateur pour les illustrations jeunesse était la peinture à l’huile. Mais je suis passé il y a quelques temps à une technique très différente. Je fais dorénavant mes colorisations sur informatique avec les logiciels « painter » et « photoshop ». C’est plus simple d’un certain point de vue mais ce n’est pas forcément un gain de temps. Je dessine donc toujours mes images et mes cases sur papier, puis je les scanne pour effectuer un travail informatique.

Mais je souhaite par la suite revenir à une technique plus traditionnelle, pas forcément la peinture à l’huile mais l’aquarelle par exemple.

Combien de temps vous faut-il pour créer une image ?
Frida Kahlo, Grimm Press

Ça dépend mais en moyenne, pour faire une couverture, il me faut environ 3 jours de travail en comptant le dessin et la colorisation.

Avez-vous un métier annexe ou bien vivez- vous de vos illustrations ?

Je vis de mon métier, sans aucune profession annexe, mais je pourrais vivre mieux. Cela nécessite donc beaucoup d’investissement dans mon travail.

 

Merci d’avoir répondu à mes questions (qui sont je le sais rébarbatives au fil des interviews) et d’avoir pris sur votre temps.

Amicalement,

Blanc Camille, élève de BTS PA 1ère année à Cibeins.

Je vous conseille d’aller sur le site de cet illustrateur pour admirer la diversité de ses réalisations et surtout son style. Personnellement, j’aime beaucoup la configuration de ses illustrations et j’affectionne particulièrement ses portraits : http://raphaelgauthey.com

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