mardi 29 novembre 2011

Interview de Morgann TANCO

Cette semaine, c'est Marion qui nous propose une interview de Morgann TANCO.
Voici le compte rendu de son entretien avec l'auteur du fameux  Le Droit chemin, tant attendu au festival de Cibeins!

Je vous laisse en leur compagnie, bonne lecture!


« Même pas peur ! » C’est ce que je me suis dit quand le prof m’a proposé de faire l’interview de Morgann TANCO...

Allez je me lance !
  • Cette interview vous embête-elle ? (bon, je me lance un peu timidement, mais en essayant d’avoir l’air sûre de moi)
Ben non ! (il a l’air surpris par la question!)


  • 
    Le droit chemin - Ed Delcourt
    Vous êtes dessinateur de BD, en quoi cela consiste-t-il exactement ? (Là ça va mieux, allez courage, ça va aller tout seul!)

Ben...Dessiner ! Bosser 8 heures à 12 heures par jour aussi... Mais c’est surtout raconter une histoire qu’un scénariste nous a confiée. Il faut traduire au mieux les émotions et les impressions que le scénariste veut faire passer, comme un lecteur de roman qui se fait son film. Là , il s’agit de mettre des images sur les mots, dessiner le film en quelque sorte.



  • C’est une passion pour vous, ou seulement votre métier ?
C’était une passion ! Jusqu’à 22 ans et depuis mes 8 ans. Mais dès qu’on signe un contrat ça devient une réalité et c’est le côté argent qui rentre en jeu : il faut travailler tous les jours, avec rigueur et constance (le lecteur ne doit pas s’apercevoir des hauts et des bas de l’humeur du dessinateur) si on veut avoir sa paie !

C’est dessiner pour vivre et vraiment pour le loisir et le plaisir... Mais c’est aussi vivre de quelque chose qu’on aime !


Le droit chemin - Ed Delcourt

  • Vous êtes dessinateur de la BD « Le droit chemin » aux éditions Delcourt, forcément ça nous intéresse un peu : Cela se passe dans un lycée agricole !


Quand le scénariste vous a proposé le projet vous avez été conquis de suite, ou vous avez pris le temps de la réflexion avant de vous lancer ?


Un peu des deux ! Quand on m’a proposé le projet, je venais de terminer « L’ivresse des fantômes » aux éditions Delcourt, et je ressentais comme un besoin d’espace. Cette envie collait plutôt bien avec l’aventure du « Droit chemin »

Je me suis donc lancé !
  • Avez-vous dû faire beaucoup de recherches sur le milieu agricole pour dessiner l’album et donner cette ambiance ?
Le droit chemin - Ed Delcourt


Pour le milieu agricole, oui un peu, mais le plus difficile a été le contexte historique : c’est dur de trouver de la documentation sur l’entre-deux-guerres. J’ai également passé beaucoup de temps pour la recherche des costumes. Il fallait que ça colle à l’époque mais aussi au lieu : le sud-ouest de la France.

Je me suis pas mal servi de photos de classes de campagne de l’époque pour m’inspirer et donner vie à mes personnages. Pour revenir sur le milieu agricole, j’admets que j’ai eu un peu de mal avec la « moissonneuse » à blé, c’était complexe !



  • Cela a t-il changé votre vision du monde agricole ?

Non ça n’a pas changé grand chose. Je le connaissais déjà par mes grands parents chez qui je passais mes week-ends et mes vacances. Là-bas j’avais un ami qui ressemblait étrangement au personnage d’Adrien d’ailleurs...


Siorn - Ed Soleil


  • Après l’aventure du « Droit chemin » avez-vous des projets professionnels ? Un futur album ? Une envie particulière ?


Oui, une série héroïque à base de barbares dans un monde créé de toute pièce avec de grands espaces à explorer ! Et un court métrage sur une plage des Landes, c’est une ligne droite avec du sable, de l’eau et le ciel ! J’en n’ ai pas fini avec mes besoins d’espace !


  • Vous êtes dessinateur de BD, mais êtes-vous aussi lecteur de BD ?
Quelles sont vos lectures et celles-ci sont-elles des sources d’inspiration ?


Je ne lis presque plus que pour le travail ! J’essaie de me concentrer uniquement sur des lectures qui sont en rapport avec mon travail pour ne pas qu’elles me donnent envie de m’échapper ailleurs. Ça me frustrerait trop de devoir dessiner une chose en pensant à une autre. Sinon je regarde beaucoup de films...


  • A propos de votre technique de dessin, utilisez-vous toujours la même ?


Je dessine de façon traditionnelle, mais aussi par ordinateur avec une tablette graphique. Je réalise en premier un story-board qui est comme un croquis de la page pour le scénariste et l’éditeur. Si cela leur convient, j’attaque le travail au crayon puis l’encre de chine avec un pinceau ou une plume.
L'ivresse des fantômes - Ed Delcourt

  • Vous avez utilisé cette technique pour dessiner la vache du blog ?

Non, je l’ai faite entièrement à l’ordinateur. Comme elle était destinée à un autre ordinateur...




Merci beaucoup Morgann ! J’en ai fini avec toutes mes questions ! Et on se voit pour le festival !


(Bon, ben voilà il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat ! Comment il est M. Tanco ? Super naturel et bien agréable !)

Retrouvez toute l'actualité de Morgann TANCO sur son site :


Bande-annonce

Cette semaine, je vous propose la "bande-annonce" d'une BD jeunesse de Patrice Le Sourd parue aux Editions Clair de Lune :

"CERISE & GAROU"


8 histoires pour les petits (mais aussi les grands). Ces aventures mettent en scène un ogre, un loup et le petit chaperon rouge.
Cette vidéo vous donnera un aperçu du talent de ces auteurs. Et puis tout le monde a rêvé un jour ou l'autre de croiser un loup comme ça, non?
Bon visionnage!


samedi 26 novembre 2011

Interview d'Olivier JOUVRAY

En visite au lycée de Cibeins (voir le post précédent) pour encourager l'ensemble de l'équipe, Olivier JOUVRAY a bien voulu se prêter au jeu de l'interview en répondant aux questions de Manon et Chrystelle.

Bonne lecture!


Est-ce qu'il existe un parcours-type pour devenir scénariste ? Lequel ? L'avez-vous
suivi ?

Lincon - Ed Paquet
A l'époque, il n'existait pas d'études pour devenir scénariste. Il n'y avait en tout cas pas de formation pour la bande dessinée, seulement pour le cinéma. Mon frère m'a
dit qu'avant de faire de la bande dessinée, il fallait comprendre son langage : le
support a une influence sur le contenu. Aujourd'hui, je donne des cours de scénario à
Lyon.



Cette profession vous a-t-elle toujours attirée ? Réalisez-vous aujourd'hui un rêve
de toujours ?

Mon père a fait les beaux-arts de Lyon. Petit, j'ai beaucoup dessiné avec mon frère,
mais je n'étais pas très doué, j'étais incapable de rester concentré !
Être scénariste n'est pas une vocation. J'ai étudié les sciences du langage et obtenu
une licence cinématographique.
J'ai été organisateur de raids touristiques, chômeur, graphiste... Jusqu'au jour où
j'ai suivi mon frère à un festival. J'y ai rencontré des auteurs. C'était sympa, ça
m'a beaucoup plu. J'ai proposé à Jérôme de dessiner mon premier scénario.

Concrètement, quelles sont les réalités du métier ?

Le scénariste, c'est d'abord quelqu'un qui écrit des histoires. Ce n'est pas du
détail (angle de vue, style de personnage, émotion...), cette partie est confiée au
dessinateur.
Je commence par me poser quelques questions : quel thème je vais aborder ou quel
décor je vais poser... Je mets en forme mes idées et le contenu prochain des cases de
la BD dans ce qu'on appelle un scénario.
Pour être bon scénariste, il faut être bon comédien. Pour exprimer correctement un
personnage, il faut imaginer jouer son rôle C'est un travail d'empathie. Il faut
comprendre le processus mental du personnage.

Lincoln - Ed Paquet


Comment naissent les idées ?

Comment viennent les idées... ? C'est une très bonne question. Il faut avant tout
avoir beaucoup d'imagination, qui se nourrit de curiosité. Le dessinateur et le
scénariste doivent observer le monde afin de retransmettre une vision personnelle. Il
faut beaucoup lire, être en interaction avec le monde. On n’invente rien sans rien.
L'inspiration, c'est comme un trésor qu'on va inventer ou comme un bon cuisinier qui
saura mélanger des ingrédients simples pour faire un bon petit plat. Une idée c'est
un mélange de plein de choses, de plein d'influences et de thèmes qui te touchent.

Quels thèmes préférez-vous aborder ? Pourquoi ?

Tous les thèmes m'intéressent mais je ne réfléchis jamais à une histoire sans savoir
qui va la dessiner. Ce métier, je le fais pour avoir des amis, pour avoir un lien
avec un dessinateur. Ce qui m'intéresse, c'est d'aller à la rencontre des gens. On
partage tous les deux des envies, des créations... Quelque part on grandit d'avantage
si on y réfléchit ensemble. Et plus on va grandir, plus on va sortir de nos
limites... Plus on sera transformé.

Avez-vous certains critères sur lesquels vous baser pour choisir le dessinateur ?
Est-ce que vous lui donnez de nombreuses consignes ou vous le laissez s'exprimer
dans le style qui lui est propre ?

"Nous ne serons jamais des héros"
 Dessin de Fred SALSEDO
 Ed Le Lombard
Je recherche avant tout des qualités humaines et graphiques chez le dessinateur. Je
n'ai pas besoin du meilleur mais de quelqu'un qui sait dessiner ce que je veux
exprimer. J'ai envie d'une vraie implication émotionnelle.
Parfois je ne termine pas mon scénario « seul » : certains dessinateurs aiment me
suivre afin de retravailler ou de corriger d'éventuelles erreurs. C'est assez
compliqué, mais beaucoup plus sécurisant. Je prends toujours en compte l'avis du
dessinateur et je préfère lui laisser une certaine liberté car il peut aussi avoir
de bonnes idées. C'est une collaboration. Une BD naît à la fois avec le scénariste,
mais aussi avec le dessinateur.

Êtes-vous finalement toujours satisfait du rendu, à l'édition ? L'album est-il
toujours raccord à l'idée de départ ?

Je ne suis pas toujours satisfait. Mais plus j'avance dans ma carrière, plus je le
suis.

Vous expliquez-vous le succès de la série Lincoln ?

Je n'arrive pas vraiment à expliquer le succès de la série. Quand je l'ai commencée,
je n'avais aucune expérience et mon frère n'avait connu pratiquement qu'un éditeur.
J'étais plutôt confiant car le dessin de Jérôme exprimait parfaitement ce que j'avais
en tête. Ça a pris une toute autre dimension. J'ai pensé que ça se tenait à peu près.
Au bout de trois mois on en avait déjà vendu 3 500 exemplaires. Je ne savais pas
encore ce que ça représentait, mais c'était un très bon chiffre ! On a reçu plusieurs
prix dans les festivals. On a fait des dédicaces à Angoulême, où on a rencontré Jean
Giraud, « le pape de la bande dessinée ». Il nous a dit : « C'est du bon travail
les gars ». C'était une belle preuve de reconnaissance.
Après... Pourquoi ça a été un succès ?!
Tout d'abord, une bande dessinée se fait connaître par le bouche à oreille. Entre
librairies, par exemple : si une BD plaît, ça fait le tour. La publicité dans les
magazines ou dans le métro, ça ne marche que pour les très grosses BD.
Puis je me suis rendu compte que des séries humoristiques pour adultes, il n'y en
avait pas tant que ça. Et puis, à l'époque, le western... C'était notre quotidien :
c'était une culture générationnelle. On s'est retrouvé à une époque où l'humour
était devenu vulgaire et plus complexe. J'ai utilisé ce style. Ça a brisé un certain
nombre de tabous (dans le langage, par exemple) : quand un personnage veut dire
merde, il le dit. Qu'il y ait une pudeur sur certaines choses, je comprends. Mais je
veux que les personnages de ma BD s'expriment comme on le fait tous les jours.

Publicité LINCON pour la région Rhône-Alpes

Lui imaginez-vous un avenir ?

Oh, oui ! On avait mis la série en pause avec mon frère car on avait chacun des
projets de notre côté. Puis mon frère a eu des problèmes avec un éditeur. J'ai donc
fait à nouveau un scénario pour Lincoln. C'était très rapide, mais comme je n'avais
pas travaillé depuis longtemps sur la série, j'ai pris plaisir à retrouver cet
univers, les personnages...
J'ai trouvé des idées rapidement grâce à Internet. J'y ai découvert les réalités de
l'époque : les prémices de la prohibition, avec les premiers Etats à interdire
l'alcool. Je voulais alors que Lincoln retourne dans le Nord, dans le Montana, avec
la neige. Le retrouver avec de la barbe, etc... Mais le Montana était un de ces
« Dry States ». J'ai trouvé que c'était une bonne idée, puisque Lincoln aimait
l'alcool. Il faut un tas d'informations pour écrire l'histoire. C'est un gros travail
d'information qui passe par un gros travail documentaire. Aujourd'hui, grâce à
Internet, j'ai en main un outil auquel je n'imaginais même pas avoir accès à
l'époque. Il faut surtout être très curieux.

Lincoln -Ed Paquet

Quelles sont les réalités du travail en famille ?

On est très satisfait, oui. Être frangins a même facilité les choses. On n’a pas du
tout le même caractère. Il est beaucoup plus réservé que moi, mais on a les mêmes
goûts. On a d'abord décidé de travailler dans le même atelier. Je créais des sites
Internet et il faisait ses premières BD. On s'entraidait et ça nous a rapproché. On
a donc déclenché le projet Lincoln. Cette idée d'atelier a transformé notre relation
et c'est grâce à ça qu'on en est là. C'est une vraie collaboration. Ce qui est
marrant c'est que ça m'a appris quel personnage était vraiment mon frère et lui, ça
lui a permis de prendre de l'assurance.

Olivier, Jérôme et Anne-claire JOUVRAY

Un grand merci à Olivier JOUVRAY de nous avoir accordé une partie de son temps, d'avoir su nous mettre à l'aise et de nous avoir présenté le plus précisément possible son métier!

Et si vous vous intérressez à LINCOLN, ou si vous souhaitez tout simplement en savoir plus sur cette série et ses auteurs, n'hésitez pas à aller faire un tour sur le site officiel :


samedi 19 novembre 2011

Bande-annonce

Ces derniers temps sur la toile fleurissent des "bandes-annonces" de BD.
Elles sont souvent composées de musiques et de vignettes "animées" extraites d'albums qui donnent vraiment envie de découvrir les œuvres.

Certaines sont de vraies petits bijoux de créativité. C'est pourquoi j'essaierai chaque semaine de vous présenter un de ces "trailers" éphémères.

Cette semaine, je vous propose d'appécier la bande-annonce qui accompagne la sortie du tome 1 du "droit chemin" de Tanco et Lupano aux éditions Delcourt.

Installez-vous confortablement, avec ou sans pop-corn, et bon visionnage!



Une interview de Morgann Tanco sera très bientôt en ligne!

"Dessine-moi une vache"

Cette semaine, c'est Raphaël GAUTHEY qui nous gâte pour cette rubrique avec une magnifique vache réalisée au fusain. Je vous invite à lire l'interview de Raphaël réalisée par Camille afin de découvrir ou re-découvrir cet artiste au style vraiment unique!
Fusain 18*12 cm

Merci M. Gauthey!

Raphaël GAUTHEY est l'auteur de "On dirait le sud" aux éditions Delcourt.

mercredi 16 novembre 2011

L'équipe du festival au complet!

Ce lundi, Olivier JOUVRAY est venu rencontrer les étudiants de BTS PA au lycée.
Ils ont pu profiter des talents d'orateur du parrain du festival.
Au programme : une présentation du métier de scénariste, une interview (très bientôt en ligne) et une belle rencontre pour cette classe!
Bravo à Olivier qui, dès les premiers instants, a réussi à captiver et à motiver toute la troupe d'étudiants pour la suite de l'aventure!

O. Jouvray, Nico (libraire du festival) et les étudiants organisateurs
Pour vous donner une idée de leur enthousiasme, la première question qu'ils ont posée après le départ d'Olivier JOUVRAY était : "IL REVIENT QUAND?"

                                                                   Merci Parrain!

vendredi 11 novembre 2011

Interview de Raphaël GAUTHEY

Voici la première interview consacrée aux auteurs présents au futur festival BD de Cibeins!
D'autres suivront très bientôt!

C'est Raphaël GAUTHEY auteur de "On dirait le sud" avec Cédric RASSAT au scénario aux Editions Delcourt qui nous font l'honneur de cette première!

Bonne lecture!


Interview de Raphaël Gauthey, illustrateur (08/11/2011)
"On dirait le sud" Tome 1 (Ed Delcourt)

Dessinateur / Coloriste de la BD « on dirait le sud » Ed Delcourt


De quand date votre passion pour le dessin ? Quelles études avez-vous suivies ?

Le dessin m’a toujours passionné, depuis tout petit, je peux même dire que je dessinais plus étant petit que dans l’adolescence. J’ai toujours su que je voulais devenir dessinateur ; j’ai donc fait les études nécessaires pour le devenir. J’ai passé mon BAC, puis j’ai fait des études supérieures durant 4 ans au lycée Emile Cohl à Lyon, c’est un équivalent des beaux arts.
"On dirait le sud" Tome 1 (Ed Delcourt)


Pour quelles catégories d’illustrations dessinez-vous ?

Après avoir travaillé plusieurs années dans les jeux vidéos en tant qu'infographiste, je fais des couvertures pour les livres jeunesse, pour les romans et pour la presse.

Et je dessine aussi des Bandes Dessinées, notamment en jeunesse.

Selon vous, en quoi consiste le métier d’illustrateur?

Il faut en fait visualiser et créer des images à partir de textes que l’on n’a pas écrits ; nous devons construire un univers qui amène des choses en plus du texte pour créer l’histoire. L’illustrateur amène sa vision des choses qui est la quasi-totalité du temps différente de celle de l’auteur. Mais il faut une certaine liberté d’action pour pouvoir créer son propre univers autour du texte. En fait, on détourne, on arrange le texte par rapport à sa vision propre.

Rêve de cabane, Sarbacane
D’où vous viennent les idées, l’inspiration pour créer des images ?

Etre illustrateur est assez difficile. L’inspiration ne vient pas en claquant des doigts, il y a en effet un très gros travail préparatoire à accomplir avant de prendre son crayon, beaucoup de recherches et documentations à faire sur le thème concerné.

Pour les couvertures, il faut toujours avoir une grande réflexion sur le thème, comprendre parfaitement le texte pour pouvoir retranscrire l’esprit du livre en une seule image. Il faut trouver le point d’accroche du texte et le synthétiser pour le transformer en une image saisissante et plaisante au regard, il faut interpeller la curiosité du public.

Pour les images de BD, c’est aussi une grosse réflexion préliminaire, car il faut parfaitement visualiser l’époque, les personnages, leurs caractères et le rôle de chacun.

La recherche d’informations est une tâche nécessaire à toute création.

Comment trouvez-vous vos projets ?

Ce sont les éditeurs qui nous contactent pour nous proposer un projet. Il est très rare qu’un illustrateur soit en contact avec l’auteur ; mais parfois, il arrive que ce soit l’auteur qui choisisse l’illustrateur.

Sinon, c’est l’éditeur qui choisit en fonction de l’histoire, le type de graphisme qu’il souhaiterait concilier avec le texte. Il choisit donc l’illustrateur dont le coup de crayon correspond le plus aux images qu’il visualise, et lui propose le travail.
"On dirait le sud" Tome 2 (Ed Delcourt)

Dans quelles conditions travaillez-vous ?

Nous sommes 6 à travailler dans le même atelier, avec chacun nos propres projets, nos éditeurs habituels, mais un lieu professionnel commun est beaucoup plus convivial.

Je travaille moi-même avec plusieurs éditeurs ce qui m’offre une grande variété de projets et du travail en permanence. Et j’ai déjà travaillé avec beaucoup d’auteurs pour des illustrations.

Je travaille en atelier surtout pour détacher ma vie professionnelle de ma vie privée. Avant je travaillais chez moi, mais ça n’allait pas car je n’avais pas de séparation entre mon travail et ma vie familiale.

"On dirait le sud" Tome 2 (Ed Delcourt)
Avez-vous des techniques de travail particulières ?

Oui. Avant, ma technique de dessinateur pour les illustrations jeunesse était la peinture à l’huile. Mais je suis passé il y a quelques temps à une technique très différente. Je fais dorénavant mes colorisations sur informatique avec les logiciels « painter » et « photoshop ». C’est plus simple d’un certain point de vue mais ce n’est pas forcément un gain de temps. Je dessine donc toujours mes images et mes cases sur papier, puis je les scanne pour effectuer un travail informatique.

Mais je souhaite par la suite revenir à une technique plus traditionnelle, pas forcément la peinture à l’huile mais l’aquarelle par exemple.

Combien de temps vous faut-il pour créer une image ?
Frida Kahlo, Grimm Press

Ça dépend mais en moyenne, pour faire une couverture, il me faut environ 3 jours de travail en comptant le dessin et la colorisation.

Avez-vous un métier annexe ou bien vivez- vous de vos illustrations ?

Je vis de mon métier, sans aucune profession annexe, mais je pourrais vivre mieux. Cela nécessite donc beaucoup d’investissement dans mon travail.

 

Merci d’avoir répondu à mes questions (qui sont je le sais rébarbatives au fil des interviews) et d’avoir pris sur votre temps.

Amicalement,

Blanc Camille, élève de BTS PA 1ère année à Cibeins.

Je vous conseille d’aller sur le site de cet illustrateur pour admirer la diversité de ses réalisations et surtout son style. Personnellement, j’aime beaucoup la configuration de ses illustrations et j’affectionne particulièrement ses portraits : http://raphaelgauthey.com

mardi 1 novembre 2011

"Dessine-moi une vache"

Quand l'idée de faire un festival BD à Cibeins est née, une des premières choses qu'ont demandé les élèves a été : "on pourra demander aux auteurs de nous dessiner des trucs rien que pour nous?"

Cibeins est aussi une exploitation laitière, alors vous imaginez bien que le "truc" qu'on pouvait demander aux auteurs n'a pas bien mis longtemps à être trouvé:

                                 "VOUS POUVEZ ME DESSINER UNE VACHE ? "

Morgann TANCO a été le premier à répondre à l'appel! Je vous laisse profiter de sa vision de la vache de Cibeins!

De l'ombre, un peu de foin, une bonne BD (Le droit chemin?)
La recette du bonheur

Merci M. TANCO pour ce beau cadeau!

En espérant que cette galerie se remplisse vite de jolies dessins comme celui-ci!

L'auteur de la semaine

YANNICK CORBOZ

"CELESTIN GOBE LA LUNE" 2 Tomes (Ed Delcourt)
"L'ASSASSIN QU'ELLE MERITE" 1 Tome (Ed Vents d'Ouest)

Diplômé de l'Ecole d'Emile Cohl à Lyon, Y. CORBOZ débute sa carrière en travaillant dans le jeu vidéo.Sa rencontre avec le scénariste W.LUPANO donne naissance à un étonnant dyptique "CELESTIN GOBE LA LUNE".
Aujourd'hui il travaille sur une nouvelle trilogie : "L'ASSASSIN QU'ELLE MERITE" dont le premier tome a reçu de nombreux prix comme celui du festival BD de Lyon 2011.
L'assassin qu'elle mérite (Ed Vents d'Ouest)

Y.Corboz exposera des aquarelles et des dessins originaux de "CELESTIN GOBE LA LUNE" et "L'ASSASSIN QU'ELLE MERITE" au centre culturel de Gleteins à Jassans du 28 avril au 11 mai 2012.
Célestin gobe la lune (Ed Delcourt)

Horaires : Lundi, mardi et jeudi de 10h à 16h (entrée libre)
Pour tout renseignement contactez Nathalie à l'AICAR : 04 74 66 38 62 (aicar@wanadoo.fr)

Y. CORBOZ sera présent au centre culturel le jeudi 10 mai 2012 à partir de 19 h pour une soirée rencontre.
W. LUPANO son scénariste sera présent lors du festival les 12 et 13 mai 2012.

Pour faire plus ample connaissance avec ce duo d'auteurs, je vous laisse profiter de cette vidéo tirée de l'émission "UN MONDE DE BULLES" lors du festival de Saint Malo.


N'hésitez pas à faire un tour sur leurs sites respectifs :